Vous hésitez entre la micro-entreprise et le portage salarial ? Vous envisagez de vous lancer en tant que web entrepreneur pour la première fois ?  Pour rester dans la légalité, votre première action consiste à bien choisir votre statut juridique. Celui-ci aura des conséquences importantes sur l'avenir de votre activité d'indépendant. Autant faire le bon choix !

Voici un comparatif pour faire votre choix en toute connaissance de cause.

SOMMAIRE

Avant propos

Pour débuter, la micro-entreprise ou le portage salarial sont deux solutions adéquates.

Note : « micro-entreprise » est la terminologie d'aujourd'hui.  C’est resté dans le langage populaire mais le terme auto-entreprise n’a plus d’existence légale depuis 2015.

Commençons par être clairs à ce sujet dès le début : chaque centime gagné doit être déclaré !
Si votre objectif est de percevoir chaque mois un revenu grâce à votre activité de formation, vous aurez l'obligation de payer des charges sociales sur vos gains et de les déclarer aux impôts.

De cette obligation, découle la nécessité de choisir dans quel cadre juridique vous allez exercer votre activité professionnelle et facturer vos clients. Ce cadre a des implications directes sur votre statut social et fiscal. Vous ne remplirez pas vos obligations de la même manière.

Il existe une multitude de statuts juridiques ayant chacun leurs propres avantages et inconvénients. Le choix doit se faire en fonction de votre situation actuelle et de vos besoins.

Pour démarrer seul(e), tester une idée et démarrer votre activité de façon simplifiée, vous avez le choix entre la micro-entreprise et le portage salarial.

marketing bienveillant

Le statut de la micro-entreprise

Que vous soyez étudiant, salarié, chômeur, retraité, ce statut est la solution la plus simple pour démarrer une activité d'indépendant, de façon régulière ou ponctuelle, en minimisant les coûts administratifs.

⇒ Avantages du statut de la micro-entreprise

La plupart des freelances en ligne choisissent ce statut pour démarrer leur activité, et ce pour trois raisons principales :

1. Démarches administratives et tenue d'une comptabilité rudimentaire

En ligne, vous pouvez déclarer votre activité en tant que micro-entrepreneur
De la même manière, vous pouvez arrêter très facilement votre activité par une simple déclaration.

Vos obligations sont réduites au strict minimum :

  • Ouverture d'un compte bancaire dédié aux transactions financières de votre activité ;
    Note : ce compte dédié n’est obligatoire que si un CA de 10 000 € est dépassé deux années consécutives.
  • Tenue d'une comptabilité présentant vos recettes et vos dépenses ;
  • Conservation de vos factures en cas de contrôle.

2. La franchise de TVA accordée à ce statut (jusqu'à un certain seuil)

Le régime fiscal de la micro-entreprise vous permet de facturer vos prestations sans tenir compte de la TVA. Sur chacune de vos factures, doit figurer la mention « TVA non applicable - article 293 B du CGI ». En revanche, vous ne pourrez pas récupérer la TVA sur vos achats.

Cette exonération de TVA impacte vos prix de vente et vous offre la possibilité :

  • Soit d'améliorer votre marge bénéficiaire en incluant l'équivalent du montant de la TVA dans vos prix de vente ;
  • Soit d'améliorer votre compétitivité en baissant vos prix par rapport à la concurrence de l’équivalent du montant de la TVA.

Attention, depuis janvier 2018, ça se complique...

TVA micro entreprise

Si vous dépassez 34 400€ ou 36 500€ (pour les prestations de service) de chiffre d'affaires, vous basculerez automatiquement dans le régime de TVA, même si le plafond de chiffre d’affaires permettant de bénéficier du statut micro-entreprise a été rehaussé.

3. Démarche simplifiée pour le calcul et paiement des charges sociales

En étant sous le régime micro-social, le montant des charges sociales est calculé en appliquant un taux forfaitaire au chiffre d'affaires réellement encaissé : s'il est nul, il n'y a aucun prélèvement.

En optant pour la Sécurité Sociale des Indépendants (ex-RSI), vous choisissez de régler vos cotisations sociales tous les mois ou tous les trimestres. Le montant de vos cotisations sociales sera de l'ordre de 22% sur votre CA.

⇒ Inconvénients du statut de la micro-entreprise

L'aspect avantageux de ce statut ne le dispense pas de certains inconvénients majeurs.

1. Chiffre d'affaires plafonné

Depuis 2020, vous ne devez pas dépasser 72 500 € (au lieu de 34 400€) de chiffre d’affaires par année calendaire. 72 500€ / 12 = 6042€ / mois

Cette limite reste bien suffisante pour tester une idée et démarrer votre activité. En dessous de ce plafond, vous aurez l'avantage de payer moins de charges qu'avec un autre statut. Pour autant, ce seuil peut être (rapidement) atteint !

Au-dessus de ce nouveau plafond (72 500 €), vous sortez du dispositif du micro-entrepreneur et vous tombez sous le régime de l'entreprise individuelle.

2. Cotisations sociales calculées en fonction du chiffre d’affaires réalisé

Vous aurez obligatoirement à faire face à de nombreuses charges pour développer votre activité de formateur :

  • Des frais de missions (ceux que vous pouvez facturer au client)
    - hébergement, déplacement, repas, frais kilométriques ;
    - dépenses liées à votre formation (matériel, support...).
  • Des frais de fonctionnement (ceux que vous ne pouvez pas facturer à vos clients)
    - des outils de promotion (site web, outils divers...) ;
    - du matériel informatique (ordinateur, imprimantes, logiciels) ;
    - des dépenses de prospection (publicité, commissions sur vente à vos affiliés) ;
    - des dépenses diverses (téléphone, abonnement internet, frais administratifs...).

Jusqu'en 2017, le régime fiscal de la micro-entreprise ne permettant pas de déduire des charges du chiffre d'affaires ni d'amortir du matériel était particulièrement pénalisant.

Le professionnel assujetti à la TVA, en tant que tiers collecteur, doit payer à l’État, la TVA qu’il a encaissée sur ces ventes, sous déduction de la TVA qu’il a lui-même payée sur ses achats professionnels.

Depuis janvier 2018, du moment que vous dépassez le seuil de la franchise de TVA, vous allez pouvoir récupérer la TVA sur vos achats. Et bien entendu, vous devrez facturer la TVA à vos clients.

Cette gestion de la TVA va donc devenir bien plus complexe à gérer (frais de gestion à prévoir)...
Un micro-entrepreneur aura tout intérêt à regrouper (dans la mesure du possible) ses achats en fin d'année. Quoi qu'il en soit cette nouveauté va offrir aux micro-entrepreneurs la possibilité de développer leur entreprise dans de bien meilleures conditions.

Note :  le micro-entrepreneur bénéficie du régime micro-fiscal simplifié via le prélèvement forfaitaire libératoire. Il peut donc  payer l'impôt sur son revenu en même temps que ses charges sociales.

3. Le micro-entrepreneur est considéré comme un non-salarié

En tant que non-salarié, vos cotisations sociales vous coûteront bien moins cher que si vous optez pour un autre statut. Néanmoins, vous ne bénéficierez pas des mêmes avantages qu'un statut de salarié :

  • couverture sociale réduite ;
  • droit à la retraite limité ;
  • pas d'assurance chômage.

Depuis 2020, le RSI (Régime Social des Indépendants) est confié au régime général pour assurer aux indépendants une meilleure qualité de protection, tout en tenant compte de la spécificité du statut de la micro-entreprise

Il est donc fort probable que les cotisations sociales annuelles du micro-entrepreneur augmenteront. Mais elles devraient rester bien inférieures à celle d'un salarié. Les avantages aussi resteront certainement bien inférieurs.

⇒ Mon avis sur la micro-entreprise

Le régime de la micro-entreprise  a été créé dans l'objectif d'encourager les entrepreneurs à démarrer une activité professionnelle en simplifiant les procédures de création. Les avantages de ce statut ne doivent pas vous détourner de vos objectifs de croissance.

Si vous pensez ne pas pouvoir dépasser la limite de chiffre d'affaires liée à ce statut pendant votre première année d'activité, choisir la micro-entreprise peut être judicieux. Dans le cas contraire, il est préférable d'opter pour un autre statut tel que celui de l'entreprise individuelle classique ou encore celui de l'E.U.R.L afin de préparer au mieux l’avenir.

Avant de prendre votre décision, prévoyez une stratégie de développement à moyen et long terme.

Maintenant que ce statut vous invite à investir, je vous conseille de ne pas hésiter à le faire, et ce, dès le démarrage de votre activité.
Sans investir dans vos moyens de communication et de prospection, sachez qu'il vous sera plus difficile de développer votre activité, d'être crédible aux yeux de vos prospects et par voie de conséquence de proposer des tarifs suffisamment élevés pour vous rémunérer correctement.

Pour en savoir sur l'auto-entreprise :

Le portage salarial

Tout comme le statut de la micro-entreprise, ce statut offre une alternative à la création d’entreprise et à la prise de risque dans le lancement d’une activité de formateur en ligne.

⇒ Avantages du portage salarial

En portage salarial, les inconvénients du statut de la micro-entreprise sont transformés en avantages.

1. Aucune limite de chiffre d'affaires

Si vous pensez dépasser la limite prévue par le régime de la micro-entreprise dès la première année d'activité, vous pouvez opter pour ce statut. Notez aussi qu'il est tout à fait possible pour un micro-entrepreneur d’avoir recours au portage salarial pour continuer à facturer une fois la limite de chiffre d’affaires annuel atteinte.

2. Frais professionnels déductibles et récupération de la TVA relative à ces frais

C'est un avantage face au statut de la micro-entreprise car il n' y a pas de franchise de TVA. Comme nous l'avons vu, vous aurez inévitablement de nombreuses charges de fonctionnement.

Avec le portage salarial, vous pourrez récupérer la TVA sur tous vos achats mises à part des charges sans TVA (loyers, achats à l’étranger …).

3. Le statut de salarié

Vous bénéficiez de tous les avantages liés au salariat  (retraite, assurances chômage, sécurité sociale, mutuelle et prévoyance).

4. Les formalités et la comptabilité sont gérées par la société de portage

C'est le centre de portage salarial qui se charge de tout : les traitements administratifs, juridiques, fiscaux et comptables liés à votre activité d’indépendant. Vous pouvez ainsi vous concentrer sur le cœur de votre activité (pédagogie et développement commercial) sans vous soucier des tracasseries administratives.

⇒ Inconvénients du portage salarial

Le portage salarial offre des avantages considérables face à la micro-entreprise en permettant de développer une activité professionnelle tout en conservant la couverture sociale d’un salarié.  Néanmoins, ce statut comporte trois inconvénients majeurs pour un nouvel entrepreneur sur le web.

1. La dépendance

Le fait d'être dépendant d'une autre structure vous empêchera de faire connaître votre entreprise et votre marque, en tant que telles auprès de vos clients. Le portage salarial est en définitive très semblable à une relation salarié / employeur.

portage salarial

C'est bien l'entreprise de portage salarial qui édite une facture à votre / vos client(s) et qui traite en suivant cette facture en salaire. En d'autres termes, dans la très grande majorité des cas, l'entreprise de portage salarial ne pourra pas facturer vos clients via votre moyen de paiement bancaire en ligne.

De plus, il arrive parfois qu'une entreprise de portage salarial refuse des missions si le montant de facturation n'est pas suffisant.

Ceci peut vous empêcher de proposer des offres d’appel à bas coût pour vous faire connaître (auto-formation peu accompagnée…), alors même que c’est une très bonne façon de faire pour entrer vos clients dans un "parcours client" progressif.

2. Un champ d'application limité

En d'autres termes, le portage salarial n'est pas réellement adapté à la vente de formations en ligne (qui peuvent être très diversifiées, de l’auto-formation 100% en ligne à la formation blended-learning très accompagnée). Ce statut est plus adapté pour effectuer des prestations de services aux entreprises, comme du consulting.

micro-entreprise vs portage salarial

Les prestations doivent être destinées à des professionnels uniquement, car une entreprise de portage salarial ne peut pas légalement contractualiser avec des particuliers. Or il peut être problématique pour vous de vous couper d’une demande de particuliers.

3. Le coût

L'inconvénient majeur du portage salarial est son coût :

  • Les frais de gestion (5 à 10% du chiffre d'affaires selon les sociétés de portage) ;
  • Les charges patronales et salariales liées au statut de salarié.
micro-entreprise ou portage

En soustrayant ces coûts, votre rémunération nette sera inférieure à 50% du montant HT facturé à votre client.

Avec le portage salarial, votre revenu net mensuel sera donc bien inférieur à ce que vous auriez pu obtenir sous le statut de la micro-entreprise.

Micro-entreprise ou portage salarial ?

⇒ Cas concret

Haydée de Travelplugin

Je vous propose un cas concret.  
J'ai le plaisir de vous présenter Haydée Bouscasse, copywriter et formatrice en ligne  du site Slayne

Elle explique pourquoi elle a choisi le régime micro-entrepreneur plutôt que le portage salarial, et comment faire votre propre choix intelligemment.

Pour moi, le régime micro se résume en 6 mots : plus simple - moins cher - moins risqué.

OK, mais vous allez me dire : « Par rapport à quoi ? »
Eh bien, par rapport à tous les statuts accessibles aux entrepreneurs solos… que voici :

statuts entrepreneurs

Vous ne remarquez rien dans ce tableau ? Oui ! Le portage salarial n’y est pas.

Pourquoi ? Parce qu’il n’implique aucune création d’entreprises. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de salariat.

Et c’est sûrement la première raison qui m’a éloignée de cette solution.

Salarié assisté ou non-salarié multitâches ?

Attention ! « Assisté » n’est pas péjoratif ici.

Et je ne dis pas qu’un « salarié porté » n’a rien d’un entrepreneur. C’est un freelance (presque) comme les autres. Il choisit ses clients et ses missions. Il s’organise comme il le désire…

Mais pour le reste :

  • Factures
  • Encaissements
  • Comptabilité
  • TVA
  • Litiges
  • Assurances
  • Paiement des charges, etc.

C’est sa société de portage qui gère. Puis elle lui paye un salaire.

Plutôt sympa, me direz-vous. En portage salarial, pas besoin de se taper le boulot administratif et fiscal bien gonflant.

Oui, enfin…

N’oublions pas qu’en micro-entrepreneur, les démarches administratives et la tenue de comptabilité sont MINIMES.

  • Une déclaration des cotisations sociales par mois (ou par trimestre).
  • Une déclaration d’impôts et de CFE par an.
  • Un simple livre de recettes comptable.

Et le tour est joué.

Bien sûr, j’exagère un peu. Gérer sa micro-entreprise n’est pas aussi simpliste. Et la prise en charge des clients n’est pas toujours rose.

Mais apprendre à gérer soi-même tous les aspects de son activité me parait bien plus stratégique sur le long terme.

Surtout si vos objectifs sont de faire évoluer votre structure et de diversifier vos revenus, tout en communiquant avec vos clients de A à Z, sans intermédiaire. Bien plus bénéfique pour votre image de marque.

Et si vous décidez un jour de déléguer des tâches, vous éviterez de vous faire arnaquer sur les tarifs. Car vous saurez exactement le boulot qu’elles impliquent.

Pour toutes ces raisons, je ne regrette pas l’auto-entrepreneuriat après 9 ans. Sachant que mon administratif ne me prend pas plus de 10h/mois (oui, oui ! J’ai compté).

Mais peut-être que vous avez d’autres avantages en vue…

⇒ Sécurité encadrée ou liberté risquée ?

Comme tout salarié, le porté cotise pour le panel complet des prestations sociales.

Sécurité maximum ! Une fois de plus, c’est cool.
Ce qui n’est pas le cas du micro-entrepreneur. Et je m’en accommode très bien.

Je ne touche pas le chômage ? Vrai.

Mais je ne suis pas devenue entrepreneuse pour ça. Et même avec le Covid, mes activités se tiennent. Freelance, formateur, coach ou consultant en ligne, ce n’est pas être barman, restaurateur ou agence de voyages.

Ma retraite dépend de mon chiffre d’affaires ? Encore vrai.

Qu’à cela ne tienne, je compte bien l’étoffer par moi-même.

Je n’ai pas droit aux congés payés ? Toujours vrai.

Peu importe, comme tout freelance, j’assure mes vacances en ajustant mes tarifs.

Bien sûr, malgré mon assurance, je suis toujours exposée à des risques. Mais que voulez-vous, la liberté a un prix… tout comme la sécurité.

Et dans le cas du portage salarial, ce prix réside dans ses limitations :

  • Pas de prestations commerciales ou artisanales.
  • Pas de clients particuliers.
  • Pas de prestations à petits prix.
  • Trop de contrôle à mon goût.

Voilà qui pèse trop lourd dans la balance.

Un exemple ?
Lorsque j’ai débuté, je n’étais que copywriter freelance. Mais avec le temps, j’ai créé une formation, puis un livre pour les particuliers. Comment aurais-je pu avoir cette liberté dans mes stratégies en portage salarial ?

Mais il y a plus important à mes yeux : ma philosophie de vie.
Dans « Le loup et le chien » Jean de La Fontaine disait :

liberté ou sécurité

Ô combien d’actualité…

Si j’ai décidé de me lancer dans l’entrepreneuriat, c’est justement pour goûter à l’indépendance et à l’autonomie dans ma vie professionnelle.

Pas de contraintes, à part celles que je m’impose. Personne pour me dire quoi faire ou ne pas faire.

Cela implique des risques et des difficultés ? Tant mieux ! C’est ce qui m’a rendue plus apprenante, plus créative et résiliente.

Et il en va de même dans ma vie personnelle. J’ai travaillé 9 ans en nomade digitale avec Tony, mon homme. 3 à 6 mois par pays en immersion dans différentes cultures. Une belle liberté…

Avec sa myriade de difficultés et de risques...
Et pourtant, nous n’échangerions pas ces années riches en expériences et émotions fortes contre tout l’or du monde.

Après, je comprends parfaitement qu’une vie (pro ou perso) en roue libre n’est pas faite pour tout le monde. Alors, à vous de jauger. Mais revenons à des arguments plus terre à terre…

⇒ Payer son assistanat ou préserver son revenu ?

Vous l’avez bien compris, conserver sa sécurité grâce au portage salarial n’est pas gratuit.

Cette assistance se paye en frais de gestion. Entre 3 et 15 % de votre chiffre d’affaires hors taxe (CAHT) selon les services que vous demandez.

La moyenne est de 8 %. Et plus vous demandez à être pris en charge par votre société de portage, plus votre taux est élevé.

Par exemple :

frais portage salarial

Avouez que lorsque vous débutez, lâcher 8 % de votre CA peut parfois faire mal aux fesses. Surtout si vous démarrez modestement.

Et ce n’est pas tout !

Que vous soyez porté ou micro-entrepreneur, vos cotisations sociales s’élèvent à environ 22 % de votre CA. Jusqu’ici tout va bien…

Sauf qu’en portage salarial, en plus de ces 22 + 8 %, vous assurerez également votre part employeur (car vous êtes salarié ET votre propre patron). Et cela correspond en moyenne à 45 % de votre salaire brut.

Là, le calcul devient un peu compliqué.

Alors, voici la formule avec un exemple qui vous montre que pour empocher 780 €, vous devrez facturer votre prestation 1 570 € :

Revenu portage salarial

Résultat, en portage salarial vous ne toucherez que 50% de votre chiffre d’affaires à l’arrivée (sans compter les impôts !).

Tandis qu’en micro-entrepreneur vos toucherez environ 75 % de votre CA (impôts réglés).

25 % de différence… Ça laisse songeur.

Chiffre d’Affaires plafonné… ou pas ?

Pour rester dans les calculs, j’entends souvent l’argument du seuil de chiffre d’affaires limité en micro-entreprise. Tandis qu’en portage salarial c’est free.

D’accord…

Mais pour un freelance, cette limite n’est pas aussi restrictive qu’elle y parait. Je m’explique.

Entre ses cotisations sociales et ses impôts (prélèvement fiscal libératoire), un micro-entrepreneur prestataire de services paye 24,4 % de son CA.

  • S’il ne veut pas gérer la TVA, il est limité à 34 400 € de CAHT/an.
  • S’il est prêt à gérer la TVA, il est limité à 72 500 € de CAHT/an.

Petite remarque :

Depuis 2018, un micro-entrepreneur peut très bien choisir de devenir redevable de la TVA n’importe quand pour la déduire de ses dépenses professionnelles. Il n’a donc pas besoin d’attendre de dépasser le seuil de franchise. Un simple courrier à son Service des Impôts des Entreprises (SIE) suffit.

Ceci étant clarifié, il peut donc gagner un revenu net mensuel maximum de :

revenu micro entreprise

Cette fois, pas besoin d’être Einstein pour faire le calcul. Ni pour comprendre que ce n’est pas la précarité.

Et si vous comptez dépasser ce revenu net ? Ce que je vous le souhaite.

Gardez en tête que la micro-entreprise n’est qu’un régime simplifié de l’Entreprise Individuelle. Son passage au régime réel n’est donc qu’une simple formalité.

La vraie difficulté sera d’apprendre à gérer ce nouveau régime. Courbe d’apprentissage que vous devrez traverser dans tous les cas si vous changez complètement de statut.

Sauf si vous signez et persistez avec la portage.

Maintenant…

⇒ Comment choisir concrètement entre micro-entreprise et portage salarial ?

J’avoue… Je vous vends la micro-entreprise depuis le début, mais ce n’est qu’un avis personnel et tranché.

Le vôtre sera peut-être différent selon votre situation.

Alors, faites juste une évaluation stricte des bénéfices et des risques en fonction des 4 sujets que j’ai abordés :

comparatif micro et portage salarial

Vous aurez votre réponse.

Et si le régime de la micro-entreprise vous attire ?

Reste à vérifier si vous pouvez y prétendre et dans quelle mesure il vous sera favorable.

Pour le savoir, cliquez sur cette page pour télécharger l’extrait gratuit de mon livre Tuto Micro.

103 pages qui vous expliquent en profondeur :

  • Ce qu’est réellement le régime micro – ainsi que ses avantages et ses inconvénients.
  • Si la micro-entreprise est réellement adaptée à votre situation personnelle.
  • Quelles activités sont déconseillées ou exclues du régime – et pourquoi.
  • Ce que vous devez faire pour profiter pleinement de votre micro-entreprise cumulée à votre statut de salarié, fonctionnaire, sans-emploi, étudiant, retraité ou expatrié – tout en conservant vos acquis.
  • Quelle nature d’activité vous devez choisir en fonction de votre métier – ainsi que les principales obligations qui en découlent.

Le tout agrémenté de listes et de liens vers les ressources et les lois utiles.

Vous gagnerez un temps incalculable en évitant de chercher, trier et vérifier l’info sur internet... ou de poireauter dans les administrations sans garantie de résultat.

Le mot de la fin

⇒ Micro-entreprise VS portage salarial

Pour proposer des offres en ligne diversifiées et travailler aussi bien avec des particuliers que des entreprises, je vous conseille plutôt de vous orienter vers le statut de la micro-entreprise.

Le portage salarial ne s'adresse pas aux porteurs de projet qui veulent dès le départ de leur activité construire leur propre structure.

Si vous êtes déjà en portage salarial pour des missions de consulting par exemple, je vous conseille d'utiliser le statut de la micro-entreprise comme solution de développement d'activité. Ainsi, vous aurez toute l'indépendance souhaitée pour vendre vos formations en ligne à tout type de clients.

Même si le statut de salarié apporte une protection plus importante, il ne faut pas oublier que lors d'un démarrage d'activité, chaque centime économisé est important. Pour améliorer votre protection sociale, vous pouvez toujours faire appel à des assurances privées lorsque votre micro-entreprise prendra son envol.

Des articles sur la micro-entreprise et sur le portage salarial, il en existe des centaines...

Dans celui-ci, l'objectif était de vous démontrer que la micro-entreprise concurrence sur bien des points le portage salarial tout en mettant l'accent sur le fait que le portage salarial n'est pas réellement adapté aux entrepreneurs en ligne.

La micro-entreprise permet d'être autonome. Ainsi vous pourrez vous consacrer pleinement à votre activité de freelance 2.0.

Que préférez-vous :

  • Bénéficier de la protection du salariat, tout en acceptant une restriction de votre activité et une dilution de votre image de marque ?
  • Assumer votre indépendance sans la protection du salariat, mais en préservant votre liberté commerciale et votre identité de marque ?

A lire aussi : choisissez un statut juridique pour bien entreprendre

⇒ Tuto Micro, une réponse à vos questions

Thierry dubois

Si j’ai invité Haydée à vous offrir son point de vue dans cet article, il y a une très bonne raison.
Vous avez été nombreux(ses) à me demander des informations sur la micro-entreprise.

Son guide (que j’ai bien entendu commandé) est une véritable bible actualisée régulièrement. Très bien structuré, il aborde tous les aspects liés à la micro-entreprise de manière approfondie.  

Tout est dans son guide. Je vous le recommande chaudement.
Pour un prix dérisoire, vous aurez une réponse à chacune de vos questions.

Rien à voir avec les autres guides que vous pourriez trouver sur le web.
En vous le procurant, vous allez donc pouvoir créer et gérer, étape par étape, votre micro-entreprise.
Bravo et Merci Haydée pour cette belle production.

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